Objectifs des balises
Pourquoi analyser l'air ?
En cas d'accident survenant dans une installation nucléaire, le risque principal est le rejet de substances radioactives dans l'atmosphère. Principal vecteur de la contamination, l'air constitue, durant la première phase de l'accident, le paramètre clé pour l'évaluation des risques. La nature et l'activité des radionucléides présents dans le "nuage" conditionnent en effet :
- Directement, l'irradiation externe. Les rayonnements gamma et bêta émis par les particules radioactives entraînent une irradiation à distance ;
- Directement, la contamination par inhalation. Les personnes en contact avec le nuage contaminant peuvent inhaler des particules radioactives ;
- Indirectement, en fonction des conditions météorologiques qui influent sur l'intensité des dépôts au sol (dépôts secs et humides), les risques d'irradiation externe et surtout de contamination par ingestion d'aliments contaminés.
C'est pour cette raison que les instruments choisis doivent mesurer la radioactivité de l'air.
Pourquoi analyser l'eau?
Les nombreuses installations nucléaires de la vallée du Rhône rejettent de manière chronique des substances radioactives dans le milieu aquatique. Compte tenu des facteurs de dilution et de l'éloignement des différentes installations, il est difficile d'effectuer, à partir d'un seul point de mesure, un suivi des rejets liquides courants. Toutefois, il est primordial de disposer d'une balise qui mesure de manière continue la radioactivité du fleuve en aval des principales installations afin de détecter, en cas d'incident, une augmentation de ces rejets dans le Rhône.
Caractéristiques et missions de la balise
Chaque balise atmosphérique est constituée d'un dispositif qui aspire l'air à contrôler par un système de pompes et le fait circuler dans plusieurs modules de piégeage (cf. Fonctionnement d'une balise atmosphérique).
La balise aquatique analyse l'eau du Rhône qui, après avoir été pompée, transite par une cuve contenant un détecteur de radioactivité gamma, puis est rejetée dans le fleuve (cf. Fonctionnement de la balise aquatique).
Une balise atmosphérique a pour mission de :
- Donner une information sur la qualité de l'air respiré par les populations : afin d'informer les populations pour les protéger, les balises sont situées au niveau des sites les plus peuplés, l'accident de Tchernobyl ayant montré que les problèmes de contamination ne se situent pas uniquement à proximité des installations nucléaires ;
- Assurer un contrôle en continu de la radioactivité de l'air, 24 heures sur 24, 365 jours par an.
- Alerter rapidement les populations en cas de contamination grâce à un système de gestion informatique des données, la centrale de gestion. La détection d'une contamination par la balise doit permettre l'intervention immédiate de l'équipe d'astreinte ;
- Effectuer des mesures précises. Pour pouvoir relever une contamination avec une précision suffisante, le débit d'aspiration d'air doit être suffisamment important. Le piégeage des substances radioactives qu'elles se présentent sous forme d'aérosols ou de gaz est rendu possible par un double dispositif : un filtre papier retient les aérosols et un dispositif au charbon actif piège les gaz (et notamment l'iode) ;
- Discriminer radioactivité naturelle et artificielle. Afin que la surveillance de la contamination artificielle ne soit pas perturbée par les fluctuations des niveaux de radon, il est nécessaire de comptabiliser séparément la radioactivité naturelle . De plus, la mesure retardée sur les radioéléments bêta permet d'affiner la mesure ;
- Conserver la mémoire de la contamination : les filtres doivent pouvoir être prélevés et soumis à des analyses complémentaires afin d'identifier et de quantifier précisément la nature et l'activité de chacun des radioéléments présents, cette information étant capitale pour l'évaluation sanitaire de la contamination ;
- Permettre de restituer l'évolution de la contamination. Ceci est obtenu par le choix d'un système de filtre à déroulement continu : la balise alerte immédiatement sur l'évolution de la contamination, les analyses de filtre en laboratoire permettent de la caractériser dans un deuxième temps.