Rien ne va plus dans les tuyaux de l’EPR de Flamanville !
Une accumulation d’irrégularités et de défauts dans les soudures d’équipements sensibles, des défaillances graves dans la surveillance, l’opacité à tous les niveaux
Annoncés discrètement par EDF en février 2018, les problèmes qui affectent les soudures de certaines tuyauteries du circuit secondaire principal ont pris de l’ampleur au fil des mois jusqu’à aboutir au report d’au moins un an, voire plus, de la mise en service de l’EPR. Comme nous l’avons constaté sur les précédents dossiers, les dysfonctionnements sont apparus bien plus tôt, dès 2013, mais l’information du public et de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (!) n’était pas la priorité des entreprises concernées.
Aujourd’hui encore, une grande partie du dossier reste dans l’ombre, la chronologie officielle est grevée de trous et nombre de questions dérangeantes ne sont pas posées. Les constats issus des inspections sont précieux mais tardifs et limités. De façon générale, l’information diffusée par le « gendarme du nucléaire » reste trop dépendante de celle des industriels et occulte en outre sa responsabilité propre comme celle de ses mandataires.
Il faut donc enquêter, lire entre les lignes, confronter les textes pour tenter d’établir le déroulement des faits et les responsabilités. Ce dossier présente ce que nous avons pu reconstituer à ce stade sur la base des documents accessibles. Les constats sont assez alarmants.