La dernière mine d’uranium française a fermé en 2001. Depuis lors tout l’uranium nécessaire au fonctionnement des réacteurs français est importé de l’étranger. Le Niger est, avec le Canada et le Kazakhstan, notre principale source d’approvisionnement. Mais dans quelles conditions s’effectue l’extraction du précieux minerai ? à quel prix pour la santé des travailleurs et de la population ? Avec quels impacts sur l’environnement ? Avec quelles conséquences pour les fragiles ressources en eau potable ?
A grand renfort de publicité, AREVA NC et ses filiales nigériennes – SOMAIR et COMINAK – affichent avec aplomb leur stratégie de développement durable, leur respect de l’environnement, leur sens du dialogue et leur volonté d’assumer leur responsabilité sociale et sociétale.
Derrière le discours de l’exploitant, une réalité : alors que le Niger est le quatrième producteur mondial d’uranium, alors que les mines de la SOMAÏR et de la COMINAK ont produit, des années 70 à ce jour, plus de 100 000 tonnes d’uranium, le Niger reste l’un des pays les plus pauvres de la planète. Il occupait en 2005 la dernière place du classement établi par les Nations unies en fonction de l’indice de développement humain (IDH*).
Implantée en pays Touareg dans la ville minière d’Arlit, à 850 km au nord-est de la capitale Niamey, l’association Aghir in man (« le bouclier vivant ») s’est fixée comme objectif d’améliorer l’état de santé, la formation de la population, la condition des femmes et la protection de l’environnement. Comme la plupart des membres, le président de l’association M. Almoustapha Alhacen, est salarié de la SOMAIR, ce qui rend son travail particulièrement difficile.
Avec un courage certain compte tenu des pressions de son employeur et de la situation du Niger, M. Alhacen a accepté de venir témoigner de ce qui se passe dans son pays et des conditions d’exploitation des mines d’uranium.
Il doit faire étape dans différents pays d’Europe afin de lancer un appel à l’aide car son association est menacée de disparition. Après la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas, il sera en France du 29 au 31 janvier, à l’invitation de la CRIIRAD qui a mis en place depuis 5 ans un partenariat scientifique avec son association.
Après un long bras de fer, AREVA a dû accepter un doublement du prix d’achat de l’uranium du Niger. En contrepartie, le groupe a obtenu l’autorisation d’exploiter l’énorme mine d’Imouraren. L’uranium du Niger représentait déjà plus de 40% de l’uranium produit par Areva. Avec l’exploitation d’Imouraren, le Niger devrait consolider sa place parmi les tous premiers producteurs mondiaux. Le dossier uranium est donc loin d’être refermé.
Le président d’Aghir in man a pris des risques pour venir nous informer.
Faisons acte de solidarité. Soyons présents, en grand nombre, pour écouter son témoignage et soutenir son association. C’est pour alimenter nos centrales nucléaires que l’uranium est extrait à moindres coûts au Niger. Notre responsabilité est engagée. Ne fermons pas les yeux.
> Conférence de presse à 15h30 – locaux de la CRIIRAD (immeuble Cime, 471 av. Victor Hugo, Valence)
> Réunion publique à 20h30 – Centre de l’Epervière à Valence – Entrée libre
Projection du film « Nucléaire : une pollution durable » (chapitre Niger, durée : 15 mn. Réalisé par Dominique Berger, produit et coscénarisé par Paul Lannoye – député européen honoraire).
Interventions : Almoustapha Alhacen, président d’Aghir in man ; Bruno Chareyron, responsable du laboratoire CRIIRAD (diaporama présentant les résultats de la mission CRIIRAD au Niger) ; Xavier RENOU, représentant du Réseau Sortir du Nucléaire; Cécile Chamberland, étudiante, qui rendra compte du stage qu’elle a réalisé à Arlit début 2007.
Débat avec la salle.
Pour plus de renseignements : CRIIRAD – Tel : 04 75 41 82 50 – Email : communication@criirad.org.
Contact Epervière : Hôtel de l’Epervière, chemin de l’Epervière, 26000 Valence. Tel : 04 75 42 32 00 > voir sur un plan