En 2015, le laboratoire de la CRIIRAD effectue des contrôles sur des pendentifs de marque Quantum Science, à la demande d’une société qui voudrait les importer en France. Les analyses révèlent la présence de produits radioactifs d’origine naturelle mais à des concentrations anormalement élevées. Sur la base de ces résultats la société renonce à son projet d’importation mais la CRIIRAD poursuit son enquête et découvre que ces pendentifs dits « énergétiques » sont en vente libre sur Internet. Ces objets sont censés apporter bien-être ou santé grâce aux ions négatifs qu’ils produisent. Rien ne met en garde contre la présence de radioactivité. Certaine notices affirment même que ces objets ne sont pas radioactifs.
De nouvelles analyses montrent des niveaux de radioactivité variables mais qui dépassent systématiquement (de 10 à 200 fois !) le seuil de classement dans la catégorie des SRON : Substances Radioactives d’Origine Naturelle. Si ces pendentifs sont portés suffisamment longtemps, la peau peut recevoir une dose d’irradiation supérieure à la limite réglementaire. Bien que la probabilité de développer un cancer reste très faible, le port d’un pendentif irradiant est évoqué comme cause possible d’un fibrosarcome épithélioïde sclérosant. Dans tous les cas, le risque est d’autant plus inacceptable qu’il est injustifié et que le consommateur n’est pas informé.
L’étude juridique conduite par la CRIIRAD montre en outre que la vente de ces produits est illégale : le code de la santé publique interdit en effet toute utilisation de SRON pour la fabrication de parures. La CRIIRAD saisit la DGCCRF puis la Commission de la Sécurité des Consommateurs mais les autorités semblent démunies face à ces produits importés majoritairement de Chine. Les alertes de la CRIIRAD ont également conduit au retrait de produits à risque (comme sur Amazon) mais ces décisions ne sont pas forcément pérennes.
En attendant que fabricants et importateurs soient contraints de respecter la loi, la seule protection est la vigilance. La tâche est ardue car les pendentifs ne sont pas les seuls objets concernés mais certaines mentions doivent nous alerter (ainsi “ions négatifs”, “énergie scalaire”, “énergie quantique”…) tout comme la présence de « tourmaline » dans du « textile minéral ».
N’hésitez pas à contacter la DGCCRF ou l’ASN pour faire un signalement et/ou interroger les responsables. Vous pouvez aussi soutenir la CRIIRAD pour lui donner les moyens de continuer ses recherches et ses contrôles pour plus de protection et d’information.