Mesures effectuées en Haute-Vienne par les services officiels (ou à leur demande)
1. Mesures effectuées en 2008.
Dans un courrier du 23 décembre 2009 envoyé par fax, la CRIIRAD informait en urgence le Préfet de la Haute-Vienne de la teneur en radon 222 très élevée mesurée par son laboratoire sur un échantillon d’eau prélevé le 17 décembre 2009 au robinet d’un habitant de Saint-Sylvestre, alimenté par le captage dit Les sauvages.
Dans sa réponse du 7 janvier 2010, le Préfet indiquait que les services de la DDASS avaient effectué avec le laboratoire Pe@rl “un premier travail méthodologique visant à mesurer la teneur en radon de quelques ressources choisies en Haute-Vienne.”
Le 10 février 2010, la journaliste Sophie Le Gall remettait à la CRIIRAD un tableau de résultats qu’elle avait obtenu le 8 février d’un responsable de la DDASS 87 qu’elle était en train d’interviewer. Le tableau présentait les résultats de 274 analyses effectuées sur 98 communes de Haute-Vienne : on était très loin des ” quelques ressources choisies” mentionnées par le Préfet.
La CRIIRAD découvrait ainsi que l’Administration connaissait le problème depuis plus d’un an, qu’elle avait d’ailleurs alerté à ce sujet l’Autorité de sûreté nucléaire, mais que ni les habitants, ni les municipalités concernées, ni même les responsables des réseaux de distribution n’avaient eu accès aux résultats.
A partir du document remis par la DDASS, la CRIIRAD a établi deux tableaux : le premier présente les résultats en fonction du nom des communes classées par ordre alphabétique ; le second présente les résultats en fonction des concentrations moyennes en radon (par niveaux croissants). On relève que 50 communes présentent des concentrations en radon dans l’eau supérieure à 100 Bq/l, seuil de référence préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé et la Commission européenne (7 communes ont des concentrations en radon supérieure à 500 Bq/l).
Par télécopie et courrier en date du 30 avril 2010, la CRIIRAD a demandé au Préfet de la Haute-Vienne communication du listing détaillé des résultats.
Par courrier du 4 mai 2010, le préfet renvoie la décision à l’Agence Régionale de la Santé du Limousin. Compte tenu des garanties inscrites dans les réglementations européennes et françaises en matière de droit à l’information pour tout ce qui concerne l’environnement, si l’ARS Limousin refuse la communication de ces résultats, la CRIIRAD saisira la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs), et le cas échéant la Justice. En effet, ces résultats concernent l’environnement, et même un compartiment vital de l’environnement, l’eau destinée à l’alimentation humaine. Ils ont, de plus , été obtenus grâce à de l’argent public.
La CRIIRAD appelle les habitants à soutenir ses demandes en matière de transparence et d’amélioration des normes de protection. A ce jour en effet, le contrôle de la teneur de l’eau en radon 222, un gaz radioactif radiotoxique, n’est pas obligatoire.
2. Mesures effectuées entre 1979 et 1990
Selon le recensement de l’IRSN, 19 mesures de radon 222 dans l’eau de captages AEP (alimentation en eau potable) auraient été effectuées entre 1977 et 2003, soit 19 mesures sur 25 ans. Ces mesures datent de plus de 20 ans et ne concernent que 7 communes (dont 2 mal identifiées). La CRIIRAD a repris ces résultats dans un tableau spécifique établi à partir du rapport IRSN de mars 2010. Alors que les analyses effectuées en 1986 sur des échantillons prélevés à Saint-Sylvestre et Razès montraient des concentrations en radon 222 comprises entre 600 Bq/l et 2 400 Bq/l, le service spécialisé du ministère de la Santé (SCPRI) concluait à l’absence de problème sur le plan sanitaire.