Sans eau, pas de centrale nucléaire
Retrouvez l’essentiel à retenir en 10 phrases :
➊ Toutes les centrales nucléaires sont implantées près d’une source d’approvisionnement en eau : littoral ou rives d’un grand cours d’eau.
➋ L’eau est un élément vital qui sert au refroidissement du réacteur car les 2/3 de la chaleur produite ne sont pas convertis en électricité et doivent être évacués.
➌ Dans les réacteurs en circuit ouvert, l’eau réchauffée est rejetée dans le milieu aquatique d’origine (mer, estuaire, fleuve, rivière).
➍ Dans les réacteurs en circuit dit fermé, elle est rejetée en grande partie dans l’atmosphère sous forme de vapeur via des tours aéroréfrigérantes.
➎ Les besoins en eau sont considérables : 2 à 4 m3 / seconde pour un réacteur en circuit fermé et 40 à 60 m3 / seconde pour un réacteur en circuit ouvert.
➏ En France, parmi les 56 réacteurs nucléaires en fonctionnement, 38 sont refroidis avec de l’eau douce de surface issue d’un cours d’eau.
➐ 70% de la totalité de l’eau douce de surface prélevée entre 2012 et 2019 l’a été pour le parc nucléaire (15,4 milliards de m3/an).
➑ Avec 14 réacteurs dont 8 en circuit ouvert, le Rhône est le fleuve où les prélèvements d’eau sont les plus massifs : ils s’élèvent en moyenne à 375 m3 / seconde.
➒ Les prélèvements du Rhône représentent 22% de son débit moyen (1 680 m3/s) et dépassent son débit d’étiage* attendu tous les 30 ans (370 m3/s).
➊⓪ Le réchauffement climatique accroîtra les conflits d’usage : le ministère de l’Écologie présage, d’ici 2065, une baisse de 10 à 50% des débits moyens et une aggravation des étiages1.
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Rédaction : Julien Syren, codirecteur & chargé d’études CRIIRAD
Notes :
- débit minimal ↩︎