Un réacteur à problèmes
Retrouvez l’essentiel à retenir en 10 phrases :
➊ Le 7 mai 2024, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a autorisé le démarrage du réacteur EPR de Flamanville qu’EDF aura mis 17 ans à construire.
➋ Le coût total, frais financiers inclus, dépasse les 19 milliards d’Euros et le retard est de douze ans par rapport aux prévisions.
➌ La liste des défauts de conception et/ou de fabrication est préoccupante (génie civil, circuit primaire, circuit secondaire, dispositifs de sûreté).
➍ Ces défauts vont entraîner une production accrue de déchets radioactifs, une augmentation de l’exposition du personnel aux radiations et une dégradation de la sûreté.
➎ Du fait de défauts de fabrication, la capacité du couvercle de cuve à résister à la propagation d’une fissure n’est pas garantie.
➏ Plutôt que d’exiger son remplacement avant le démarrage, l’ASN autorise le fonctionnement jusqu’à fin 2025.
➐ Le couvercle « irradié » de la cuve du réacteur constituera alors un encombrant déchet radioactif de 145 tonnes qui devra être géré.
➑ Le premier réacteur EPR mis en service commercial dans le monde à Taishan en Chine (décembre 2018) a dû être arrêté plus d’un an : de mi 2021 à mi 2022.
➒ La CRIIRAD a révélé en 2021 que les incidents à Taishan provenaient d’un défaut de conception ayant entraîné des vibrations intempestives du combustible nucléaire.
➊⓪ Ce défaut n’est pas corrigé sur l’EPR de Flamanville. L’ASN demande simplement à EDF de lui transmettre avant fin 2026 un rapport proposant des solutions…
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Pour en savoir plus :
• Consultez notre dossier EPR de Flamanville
Rédaction : Bruno Chareyron, conseiller scientifique CRIIRAD