31/01/2024 – [OPECST] Déchets radioactifs : des discours lénifiants d’ORANO à la réalité du terrain

Lorsqu’il s’agit d’évaluer la quantité de déchets radioactifs produits à ce jour en France, les médias reprennent souvent le chiffre de 1,76 millions de mètres cubes. Cette valeur figure notamment dans l’édition 2023 de l’inventaire national des matières et déchets radioactifs publié par l’ANDRA (Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs). Cette estimation ne tient pas compte, entre autres, des déchets provenant de l’extraction de l’uranium. Entre la fin des années 40 et 2001 (date de fin d’exploitation de la dernière mine) plus de 50 millions de tonnes de résidus d’extraction de l’uranium ont été produits dans l’Hexagone. Il s’agit de déchets radioactifs de catégorie TFA (Très Faiblement Radioactifs) et le plus souvent FA (Faiblement radioactifs) à vie longue, la demi-vie de l’uranium 238 étant de 4,5 milliards d’années. Cette activité a également produit de l’ordre de 200 millions de tonnes de stériles miniers dont certains ont une radioactivité non négligeable.

Les enjeux environnementaux et sanitaires liés à ces déchets sont totalement minimisés par ORANO, le géant français du nucléaire, qui assure la gestion de la quasi-totalité des anciens sites miniers uranifères français.

En outre la 5ème édition du PNGMDR (Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs) laisse à penser que la situation est relativement satisfaisante pour ces déchets.

La CRIIRAD a été invitée le 25 janvier 2024 à une table ronde organisée par l’OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) à propos de la 5ème édition du PNGMDR.

S’appuyant sur des études effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD en France et au Niger, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et conseiller scientifique de la CRIIRAD, a pu informer les parlementaires présents sur la réalité des problématiques posées par les déchets radioactifs liés à l’extraction (stériles) et au traitement (résidus) du minerai d’uranium.

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