Extrait du bulletin d’information des adhérents “Trait d’union” n°91 d’octobre 2021
Les problèmes de ruptures de gaines de combustible nucléaire du réacteur EPR de Taishan 1 en Chine ont conduit son opérateur à une mise à l’arrêt le 30 juillet 2021.
La CRIIRAD avait alerté sur ce sujet dans un communiqué publié le 14 juin 2021. Le réacteur, dont les problèmes avaient en réalité été identifiés dès octobre 2020, aurait dû être arrêté bien avant juillet, afin de limiter les risques radiologiques pour les travailleurs et les riverains.
Selon l’AFP, Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) aurait déclaré mi-juin : « il doit y avoir des gaines métalliques “inétanches”, laissant passer des gaz rares qui contaminent le fluide primaire. Ceci dit, contamination du fluide primaire ne veut pas dire rejet dans l’environnement », nuance-t-elle, car il y a encore deux barrières de confinement.
Dans une première partie nous allons expliquer pourquoi les ruptures de gaines ont dû conduire à une augmentation des rejets radioactifs à l’atmosphère. Puis nous verrons qu’il n’est pas possible, sur la base des données accessibles au public, de statuer sur le niveau d’augmentation de la radioactivité de l’air au voisinage de la centrale de Taishan.
Nous reviendrons dans de prochaines publications sur d’autres aspects de cette affaire, en particulier les problèmes de radioprotection et de sûreté posés par le fait de laisser fonctionner un réacteur pendant des mois avec de forts niveaux de rupture de gaines.