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Les intelligences artificielles (IA) prennent une place croissante dans nos sociétés, mais posent aussi problème. Détenues par des sociétés privées, elles collectent et stockent des quantités colossales de données et consomment énormément d’énergie. Leur développement et leur gouvernance furent l’objet d’un sommet à Paris en février 2025 (1).
À cette occasion, EDF a fait une offre très alléchante pour qui veut implanter un Datacenter, corollaire indispensable de l’IA. Puisque la France dispose « grâce à EDF (…) d’une électricité abondante, compétitive et bas carbone », l’industriel propose de fournir l’électricité et les terrains, déjà achetés et raccordés au réseau électrique (2).
EDF s’assure ainsi de nouveaux débouchés. Mais ce faisant n’acte-t-il pas aussi la politique énergétique du pays pour des décennies ? Plus de 85% de l’électricité d’EDF est d’origine nucléaire (3). En installant des industries énergivores sur ses terres, EDF crée un besoin supplémentaire qu’il ne pourra satisfaire que si sa production d’électricité est maintenue, voire augmentée. L’IA pourrait ainsi justifier la création de nouveaux réacteurs nucléaires pour alimenter les Datacenter. Adieu sobriété. Ce qui devrait relever d’un choix de société sera balayé par un impératif économique, créé de toute part par l’industrie énergétique. Sans considérer les risques, les déchets et les rejets radioactifs supplémentaires. Ni leur coût social et environnemental.
Rédaction : Laure Barthélemy •
Notes :
- Sommet Pour l’action sur l’IA. ↩︎
- Communiqué de presse 10/02/2025 ↩︎
- Source : EDF ↩︎
