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20/08/2024 – Guerre en Ukraine : Nouvelles alertes à la centrale de Zaporijjia

Alors que le regard des grands média s’est plutôt tourné vers la région de Koursk, la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia continue d’inquiéter.

Au cours de ces derniers jours, l’AIEA a en effet indiqué une activité militaire intense (explosions et tirs), y compris à proximité immédiate de la centrale et a spécialement alerté sur deux situations à risque pour la sûreté de la centrale.

Le 17 août, l’équipe de l’AIEA en mission à Zaporijjia a été informée qu’un explosif transporté par un drone avait explosé juste à l’extérieur du périmètre de protection de la centrale. La zone impactée est proche des bassins d’alimentation en eau de refroidissement de la centrale et à 100 m seulement de la dernière ligne électrique encore en état d’alimenter la centrale en électricité. L’AIEA a inspecté la zone et indique qu’il n’y a pas eu d’impact sur les équipements de la centrale.

Plus tôt dans la semaine, dans la soirée du 11 août, c’est l’incendie d’une des deux tours de refroidissement de la centrale qui était le centre de l’attention de l’AIEA. L’agence a indiqué que la sûreté nucléaire de la centrale n’avait pas été affectée, car les tours de refroidissement ne sont pas en service actuellement.

L’équipe de l’AIEA n’a été autorisée à se rendre sur place que le lendemain, avec un accès très limité à l’installation. Elle a pu constater des dégâts à l’intérieur de la tour, au niveau des buses de distribution d’eau, à 10 m de haut, sans repérer aucun objet ou matériau étranger. Le 13 août, elle est retournée sur site, mais s’est contentée d’observer depuis le sol le personnel de la centrale qui a filmé et photographié les dégâts en hauteur. L’AIEA indique que les prises de vue lui ont été immédiatement montrées. L’examen de la seconde tour restée intact a été compromis par une alerte aux raids aériens. À ce stade, l’analyse des causes et conséquences de l’incendie reste donc préliminaire. L’AIEA considère toutefois qu’il est peu probable que l’incendie principal se soit déclaré à la base de la tour de refroidissement.

L’impact de l’incendie sur l’intégrité structurelle de la tour doit encore être évalué, mais l’exploitant a déclaré à l’AIEA qu’il pourrait être nécessaire de la démanteler.

L’exploitant de la centrale a par ailleurs indiqué qu’il n’y avait pas de risque d’élévation des niveaux de rayonnements dans la mesure où il n’y a pas de matière radioactive à proximité de la zone. Se basant sur ses propres mesures, l’équipe de l’AIEA a confirmé que les niveaux de radiations étaient restés inchangés.

Suite à l’accumulation des incidents, le directeur général de l’AIEA a renouvelé ses alertes sur la vulnérabilité des centrales nucléaires dans les zones de conflit armé. Il s’est dit “extrêmement préoccupé”, constatant “une fois de plus une escalade des dangers”, et réitérant son “appel à la plus grande retenue de toutes les parties et au strict respect des cinq principes concrets établis pour la protection de la centrale”. La répétition de ses mises en garde résonne hélas comme un aveu d’impuissance.