Interrogations sur les niveaux d’exposition aux radiations des soldats russes qui auraient séjourné et creusé des tranchées dans des secteurs particulièrement contaminés de la zone d’exclusion de Tchernobyl.
Certains secteurs de la zone d’exclusion, en particulier dans la zone dite de la forêt rousse, peuvent présenter des niveaux de radiation ponctuellement plus de 1 000 fois voire plus 10 000 fois supérieurs au niveau normal. Si des soldats ont séjourné sur ce type de lieu, a fortiori pendant plusieurs semaines, ils ont pu accumuler, rien que du fait de l’irradiation externe des doses très largement supérieures à la dose maximale annuelle admissible. S’ils ont mangé sur place et pire encore creusé des tranchées sur place, ils ont pu de surcroit ingérer et inhaler des particules radioactives.
Dans ces secteurs, le sol et la végétation restent en effet fortement contaminés notamment par le césium 137 et le strontium 90, ainsi que par des substances particulièrement radiotoxiques comme l’américium 241 et divers isotopes du plutonium. Par ailleurs, ils contiennent encore des centaines de fosses, creusées en urgence en 1986, pour y enfouir tout ce qui était transformé en déchets radioactifs, et notamment la couche superficielle des sols.
De telles expositions sont susceptibles d’augmenter sensiblement le risque de développer ultérieurement un cancer et d’autres pathologies. Il faudrait disposer de plus d’informations pour déterminer si les soldats ont pu être exposés à des fortes doses de rayonnement susceptibles de conduire à des manifestations cliniques sur le court terme. A ce stade, aucun élément ne permet de corroborer l’hypothèse d’irradiations aiguës.