Les contrôles effectués ce matin par le laboratoire de la CRIIRAD montrent qu’il n’est toujours pas possible de connaître les niveaux de débits de dose de la zone d’exclusion de Tchernobyl. Aucune valeur depuis le 1er mars 17h (à l’exception du capteur de Chornobyl mais qui n’a pas été mis à jour depuis le 04/03 8h).
Le SNRIU confirmait dans son communiqué du 5 mars que le système automatisé de surveillance des radiations dans la zone d’exclusion n’avait pas été rétabli, ajoutant que le contrôle réglementaire de l’état de la sécurité nucléaire et radiologique des installations nucléaires sur le site de Tchernobyl et dans la zone d’exclusion était impossible (aucune modification de cette situation n’a été pour l’instant signalée).
Cet organisme, en charge du contrôle de la sûreté nucléaire, indiquait également qu’il avait perdu la connexion téléphonique avec le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl : « la ligne a été endommagée et les communications cellulaires sont interrompues depuis la prise de contrôle par les troupes russes. Des informations internes feraient toutefois état de paramètres de sécurité dans les normes ».
« Le personnel affecté aux installations nucléaires de Tchernobyl travaille désormais depuis 10 jours sous la menace et sans avoir été remplacé. Compte tenu de la dangerosité de certaines installations, il faut évidemment que les différentes opérations soient effectuées de manière sûre et sécurisée et que les décisions soient prises dans la sérénité ».
Dans son communiqué du 5 mars (18h), le SNRIU indiquait que « l’absence de repos approprié et les situations stressantes dues à la présence de troupes ennemies armées sur le territoire de la centrale nucléaire de Tchernobyl augmentent considérablement la probabilité d’erreurs opérationnelles du personnel. De telles erreurs peuvent entraîner de graves conséquences sur le plan radiologique. »
D’après les informations communiquées par le maire de Slavutych, Yuriy Fomichev, lors d’une émission télévisée, deux groupes ont été constitués et se relaient en permanence. L’accès à la nourriture et aux médicaments serait limité.
Dans son communiqué du 6 mars (14h), le SNRIU indique :
«Dans le même temps, selon les informations disponibles au SNRIU, plusieurs capteurs de flux neutroniques, ainsi que des capteurs permettant de contrôler le débit de dose de rayonnement gamma et la contamination radiologique de l’air dans le Sarcophage, sont hors service, ce qui a rendu impossible le contrôle de la criticité et d’un certain nombre de paramètres de rayonnement dans l’un des locaux du Sarcophage. En raison de l’absence d’un nombre suffisant de personnel de réparation et d’équipements spéciaux en raison de l’occupation, la réparation des équipements endommagés des systèmes importants pour la sécurité nucléaire et radiologique n’est pas effectuée. »
«Les données des paramètres de sécurité indiquent une tendance à la détérioration de plusieurs indicateurs, en particulier la concentration de radionucléides à longue durée de vie dans l’atmosphère. L’occupant viole gravement les exigences de radioprotection et la procédure stricte de contrôle d’accès dans l’entreprise et dans la zone d’exclusion. En particulier, l’agresseur néglige les exigences relatives à l’utilisation obligatoire de sas, au changement de vêtements et de chaussures lors de la visite de zones « sales » de l’entreprise, à la décontamination, entreprend des mouvements incontrôlés de personnel et d’équipements militaires dans l’entreprise, dans la zone d’exclusion et au-delà de ses limites. Cela entraîne à son tour une détérioration de la situation radiologique dans l’entreprise et dans la zone d’exclusion, et contribue à la propagation de la contamination radioactive en dehors de la zone d’exclusion de Tchernobyl.»