06/11/2024 – Extraction de l’uranium au Niger, rien ne va plus pour les filiales d’Orano

Un an après le coup d’État militaire intervenu à Niamey (juillet 2023) rien ne va plus pour les filiales d’Orano (ex Areva) qui extraient de l’uranium au Niger.

La presse s’est fait l’écho, en juillet 2024, d’une perte de 133 millions d’euros au 1er semestre 2024, pour le géant français du nucléaire auquel les autorités ont retiré les droits sur le gisement d’Imouraren.

Retrouvez des précisions sur le scandale Imouraren dans le magazine de la CRIIRAD, Trait d’Union N°103 :

Depuis la rédaction de cet article (16 septembre 2024) la situation s’est encore dégradée.

SOMAÏR suspend ses activités

Orano a annoncé en octobre 2024 que la SOPAMIN, actionnaire représentant l’Etat du Niger à hauteur de 36,6 % dans le capital de sa filiale SOMAÏR, n’a honoré aucune de ses dettes envers la société minière depuis 15 mois. La SOMAÏR est contrainte de suspendre, à titre conservatoire, ses activités à compter de la fin octobre. Les faibles ressources financières restantes seront priorisées vers le paiement des salaires des collaborateurs et le maintien de l’outil industriel jusqu’à la fin d’année.

Pour survivre, SOMAÏR vend des stocks d’uranium entreposés sur le sol français et dont la valorisation était destinée à payer les futurs travaux de réaménagement du site minier au Niger. Cela n’augure rien de bon quant à la qualité des efforts qui seront consentis pour minimiser les impacts environnementaux, sociaux et sanitaires à long terme. Quand on connait les défis que représente le « réaménagement » des anciens sites d’extraction de l’uranium, et les ressources financières considérables qu’il convient de mobiliser pour atteindre des objectifs a minima, on ne peut qu’être inquiets.

Rédaction : B Chareyron


En savoir plus

  • Consultez le documentaire “Uranium, l’héritage empoisonné” (2009) de Dominique Hennequin sur l’impact environnemental et sanitaire des activités d’extraction de l’uranium au Gabon et au Niger :