04/03/2025 – Trois fois plus d’uranium dans 15 ans, à quel prix ?

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L’extraction de l’uranium, matière première du combustible des centrales nucléaires, redevient particulièrement lucrative. Le groupe Orano a fait 3 fois plus de bénéfices en 2024 qu’en 2023 et son chiffre d’affaire, proche des 6 milliards, a augmenté de près d’un quart (1). Il faut dire que la relance mondiale de l’industrie nucléaire dope les prix et les carnets de commandes. Les besoins en uranium pourraient doubler, voire tripler d’ici 2040 (2).

L’approvisionnement en uranium est donc un enjeu crucial. Car si de nombreux pays en consomment, ils sont peu à en produire. Ces producteurs deviennent les acteurs-clés d’une nouvelle donne géostratégique qui fait bouger les freins et les intérêts (3). Des mines abandonnées ré-ouvrent, des gisements non-rentables le deviennent. Alors que l’extraction du minerai nécessite des quantités d’eau colossales, la sécheresse en Namibie n’est plus un problème. Pas plus que les millions de tonnes d’acide sulfurique à injecter chaque année dans le sous-sol du Kazakhstan. Il faut produire à tout prix !

La relance du nucléaire ira de pair avec une exploitation des terres et des populations de certaines régions. Elle permettra à certains pays de se prétendre indépendants au plan énergétique, mais elle aura un coût social et écologique. Déporté sur d’autres territoires, mais indéniable et inestimable.

Rédaction : Laure Barthélemy •


Pour en savoir plus :

• Consultez notre dossier sur l’extraction de l’uranium


Notes :

  1. Communiqué Orano, 19/02/2025 ↩︎
  2. Rapport de la World Nuclear Association, mai 2024 ↩︎
  3. Rapport de l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques, janvier 2025 ↩︎

Photo : Mine d’uranium d’Inkai au Kazakhstan © NAC Kazatomprom JSC via Wikimedia Commons